lundi 8 octobre 2012

Monsieur Lazhar (film canadien de Philippe Falardeau)

Bonjour aux instituteurs/trices
Bonjour aux réfugié(e)s
Bonjour aux zotres

A quelques jours d'intervalle, j'ai eu la chance de découvrir deux petits bijoux du cinéma québécois.

Le sujet

Une jeune institutrice se suicide dans sa salle de classe. Quelques jours après sa découverte par un de ses élèves de 12 ans, elle est relmplacée dans la précipitation par monsieur Lazhar un réfugié algérien. Entre maladresses, pudeur, chagrin, tendresse et incompréhensions réciproques, ce film traite avec sensibilité du thème du deuil.

Synopsis sur Allociné

A Montréal, Bachir Lazhar, un immigré algérien, est embauché au pied levé pour remplacer une enseignante de primaire disparue subitement. Il apprend peu à peu à connaître et à s’attacher à ses élèves malgré le fossé culturel qui se manifeste dès la première leçon. Pendant que la classe amorce un lent processus de guérison, personne à l’école ne soupçonne le passé douloureux de Bachir, qui risque l’expulsion du pays à tout moment.

Mon avis

Ce film est adapté d'une pièce de théâtre mais cela ne se ressent à aucun moment ce qui, pour moi, est déjà une énorme qualité. Ensuite, j'avoue que j'ai eu peur en lisant le synopsis. Il est vrai que mettre les 3 mots dueil suicide et enfants dans une même phrase n'évoque pas nécessairement une franche rigolade et, évidemment, la poilade n'est pas le propos du film mais j'insiste sur le fait qu'il n'est jamais glauque ni même pesant.

Le réalisateur réussit la prouesse de traiter son sujet tout en finesse en comptant notamment sur la justesse d'un casting de pré-ado exceptionnels avec en tête, un tandem Simon/Alice entre tristesse, rebellion et écorchure.

En revanche, j'ai trouvé Mohammed Fellag un brin en retrait. Selon moi, son jeu manquait de subtilité même si on comprend peu à peu les raisons de sa singularité et de sa gaucherie. A contrario son regard et ses attitudes regorgeaient d'humanité blessée.

Au final, je suis sortie de la salle émue mais pas triste, plutôt la larmichette à l'oeil mais le sourire aux lèvres, apaisée, bien quoi... car la "morale" du film, ou plutôt ce qu'il en ressort parce qu'il n'y a aucune morale là-dedans mais juste un constat humaniste et, finalement, optimiste, c'est que l'on survit à toutes les douleurs.

J'ai vaguement cherché sur le net des citations sur le deuil mais je n'ai rien trouvé qui soit un minimum en correspondance avec le film. Je vous laisse cependant méditer sur les deux phrases ci-dessous choisies pour la bonne et simple raison que je les trouve très justes et que j'adore l'ironie mordante de la 2e.

On reporte souvent sur le passé une sorte de magie qui n'a rien à voir avec la réalité de ce qu'on a vécu mais est la simple prise de conscience de la fuite du temps et des deuils à faire. J.M.G. Le Clézio

En France, le deuil des convictions se porte en rouge et à la boutonnière. Jules Renard

A noter : le film a gagné plusieurs prix dans des festivals internationaux, à Namur et à Toronto notamment.

Conclusion

Beaucoup de sensibilité dans ce film qui traite avec finesse et pudeur d'un sujet doublement (voire triplement) difficile.
Le film doit beaucoup au casting des enfants qui est parfait.

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