jeudi 31 janvier 2013

Rue Mandar (film d'Idit Cebula)

Bonjour à celles et ceux qui hantent le centre de Paris
Bonjour à celles et ceux qui ont joué
Bonjour aux zotres

Rue Mandar est sorti en salle la semaine dernière. Je l'ai vu lundi invitée par Wild Bunch et mon avis est mitigé comme je m'employerai à l'expliquer dans les lignes qui suivent. Mais, pour le moment, voici les noms des 5 gagnant(e)s de 2 places de cinéma offertes par Wild Bunch qui vous les enverra par la poste dès que je leur aurais communiqué vos coordonnées (merci de me les indiquer par mail privé).

Gagnante du jeu 1 : Caroline 17
Gagnante du jeu 2 : Mélusine
Gagnante du jeu 3 : Miss Zen
Gagnante du jeu 4 : Didi
Gagnante du jeu 5 : Valérie (Val602)
J'ai eu un souci pour désigner les gagnant(e)s car la plupart des participant(e)s au jeu n'ont pas laissé de moyen de les joindre par mail ou via Twitter ! Dommage... Il faudra y penser la prochaine fois :o)

Le sujet

Un frère et deux soeurs se retrouvent à l'occasion du décès de leur mère et, entre engueulades, moments de peines et de tendresse, chacun(e) vit son deuil de façon à la fois personnelle et collective au rythme des visites à l'appartement de la rue Mandar qu'occupait la défunte et qu'il faut désormais vider et vendre.

Mon avis

La personne qui m'accompagnait était très tentée par le film. Moi pas vraiment. Je n'en attendais rien ou plutôt j'avais des a priori négatifs qui, pendant les 10 premières minutes, se sont trouvés confortés voire renforcés au point que je me suis demandée comment j'allais tenir 1h30. La scène du recueillement autour du cercueil dans le funerarium puis celle de l'enterrement sont d'un ridicule achevé entre absence totale de crédibilité, oscillation paradoxale entre frénésie hystérique et mollesse de jeu : absence légitime de conviction des acteurs devant la débilité de ces 2 scènes. J'étais limite gênée pour eux. Bref, ça commençait très mal mais, ces deux mauvais moments passés, le ton du film a changé et les scènes se sont assagies pour gagner en profondeur, en finesse, en crédibilité et en émotion.

Ce film souffre toutefois d'un réel problème de cohérence tant dans le jeu des acteurs que dans le ton. Il ne s'agit pas à proprement parler d'un film chorale mais, pour filer la métaphore liée au chant, d'un film "trio avec choeurs". Le problème est que j'ai vraiment eu l'impression que tous n'avaient pas la même qualité de voix, voire ne chantaient pas toujours au même rythme ni même la même partition. Il y avait parfois de vrais couacs, notamment chez un des 3 solistes tout au long du film et, parfois, dans le choeur également. Je m'explique : je pourrais quasiment rédiger 4 critiques différentes en fonction de qui joue les scènes auxquelles je me réfère.

Ainsi, j'ai adoré sans réserve le film avec Sandrine Kiberlain qui est exceptionnelle, j'ai bien aimé et bien rit devant le film avec Richar Berry qui est touchant dans sa maladresse, j'ai parfois fait la moue face à certaines scènes improbables des choeurs et j'ai vraiment détesté le film avec Emmanuelle Devos. Et c'est là la vraie surprise du film. L'actrice fétiche de la réalisatrice interprète ici un rôle d'hystérique insupportable et elle est fausse du début à la fin, y compris dans sa gestuelle, surjouant et minaudant de façon insupportable. A diverses reprises au cours du film on la voit "en crise" et aucune de ces scènes ne présente le moindre intérêt et surtout pas sur le plan comique ce qui, pourtant, semble l'objectif visé. Son personnage est superficiel et sans intérêt tant il est caricatural et ses scènes nuisent à l'ensemble du film. Ce naufrage est consternant chez une telle actrice.

Richard Berry s'en sort plutôt bien et le couple qu'il campe avec l'excellente Emmanuelle Bercot est à la fois touchant et intéressant. Les questions qu'il pose sur la transmission, la gestion du deuil, le temps qui passe, la vie maritale, les quiproquos, la tendresse et l'exaspération envers l'autre et le soutien qu'on peut lui apporter ne sont pas trop appuyées et, au final, sonnent juste. On s'attache à ces personnages comme ils sont attachés l'un à l'autre et parce qu'on a l'impression de les connaître depuis longtemps comme eux se connaissent.

De Micheline Presle à Lionel Abelanski en passant par Michel Jonaz, Jachy Berroyer et Medhi Nebbou (que je ne connaissais pas mais dont la bio sur Allociné est impressionnante), tous les personnages secondaires sont excellents. Toutefois, le parti pris d'une mise en scène à la fois théâtrale et loufoque des scènes de réunions de familles (se traduisant par le désastre évoqué plus haut sur le jeu d'Emmanuelle Devos) nuit considérablement à l'intérêt que l'on peut porter aux scènes de la plupart d'entre eux.

Reste Sandrine Kiberlain. C'est elle l'intérêt majeur du film. Elle est parfaite de justesse et de retenue. Au sein de la fratrie, c'est elle qui s'est le plus éloignée au propre comme au figuré, partant vivre en Israël, ayant le moins de souvenirs attachés à l'appartement de la rue Mandar et n'en étant pas co-propriétaire comme son frère et sa soeur. C'est elle qui, en apparence, éprouve le moins de peine au décès qui la frappe. Et pourtant, c'est à travers son regard, sa vision du monde, son appétit de vivre, ses doutes, ses failles, que l'émotion affleure.

Les échanges qu'elle a avec Medhi Nebbou sont les vrais temps forts du film et l'on s'intéresse particulièrement à cette histoire dans l'histoire, à la confrontation aux souvenirs d'autrui et à la transmission évoquée par ces scènes. J'aurais voulu que ce soit le point central du film et, de fait, à travers ma vision du film, ça l'est peu à peu devenu et je suis entrée dans le film avec bonheur.

Conclusion

Au final nous sommes ressorties plutôt contentes d'avoir vu Rue Mandar. ce film est inégal et pas toujours crédible mais il réserve aussi de vrais bons moments aussi.

1 commentaire:

Didi a dit…

Merci Cécile pour les places de ciné et tu as l'air finalement d'avoir assez bien aimé le film (sauf Emmanuelle Devos quoi)
Bises et bonne soirée !